Dans le cadre du 8e Congrès international des recherches féministes dans la francophonie (CIRFF), nous vous invitons au colloque intitulé « Violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur II », qui se déroulera en matinée les 30 et 31 août 2018 à l’Université de Nanterre, Bâtiment C, Amphithéâtre C1.
Initié par l’équipe ESSIMU (Enquête Sexualité, Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire) et soutenu par le Réseau québécois en études féministes dans le cadre de son pôle Violence, ce colloque vise autant à poursuivre la démarche de mutualisation des connaissances engagée lors du CIRFF2015 (atelier organisé par l’Association Nationale des Études Féministes – ANEF/France), qu’à faire le point sur les mobilisations collectives et les recherches effectuées à travers le monde pour documenter et contrer les violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur. On s’intéressera particulièrement aux contextes dans lesquels se déroulent ces violences, aux enjeux liés à leur (non)dévoilement ou à leur (non)dénonciation, à la perception du soutien social ou institutionnel reçu par les victimes, à l’adhésion à certaines croyances préjudiciables aux victimes comme à la compréhension du problème. De plus, il apparaît crucial d’échanger sur les actions et les outils à privilégier.
Les organisatrices :
Sandrine RICCI, Université du Québec à Montréal, Canada
Manon BERGERON, Université du Québec à Montréal, Canada
Catherine ROUSSEAU, Université du Québec à Montréal, Canada
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JEUDI 20 AOÛT 2018 :
SESSION 1 : Jeudi 30 août 2018 9H00-10H20 – Amphithéâtre C1
Communication 1.1
Manon BERGERON, professeure au département de sexologie, Université du Québec à Montréal, Canada
Violences sexuelles en milieu universitaire au Québec : résultats spécifiques pour les étudiants et étudiantes issus de l’enquête ESSIMU
Cette présentation exposera les principaux résultats de l’enquête ESSIMU réalisée dans six universités au Québec, notamment l’ampleur des manifestations de violences sexuelles en milieu universitaire (VSMU) subies par les étudiant.es, les contextes dans lesquels ces situations surviennent et les individus qui les commettent. Nous aborderons certaines différences observées selon le cycle d’études et nous partagerons notre réflexion sur les stratégies multi-niveaux en matière de prévention.
Communication 1.2
Honoré MIMCHE, professeur, Institut de Formation et de Recherche Démographique (IFORD), Yaoundé, Cameroun
Patrice TANANG, chercheur, Institut de Formation et de Recherche Démographique (IFORD), Yaoundé, Cameroun
Ignace MBOM, assistant de recherche, Institut de Formation et de Recherche Démographique (IFORD), Yaoundé, Cameroun
Genre et violences sexuelles dans les universités camerounaises
La problématique des violences en milieu scolaire et universitaire est devenue ces dernières années une préoccupation sociale majeure partout dans le monde et les révélations se sont accrues de manière significative dans divers pays, au Nord comme au Sud. S’appuyant sur une enquête réalisée au Cameroun dans les universités, cette proposition tente de répondre aux questionnements spécifiques sur les genres de violences sexuelles et comment les hommes et les femmes les vivent au quotidien.
Communication 1.3
Arlette GAUTIER, Université de Bretagne Occidentale, Centre de Recherche Bretonne et Celtique, France
Pierre-Guillaume PRIGENT, Université de Bretagne Occidentale, Centre de Recherche Bretonne et Celtique, France
Marie-Audrey Sonzia TEUTSONG, Université de Bretagne Occidentale, Centre de Recherche Bretonne et Celtique, France
Et l’équipe Virage-UBO
Les violences contre les étudiants d’une université de l’Ouest de la France selon le genre, la nationalité, la religion et la « couleur »
1395 étudiants ont répondu à l’enquête VIRAGE-UBO, réalisée en 2016 avec l’INED dans une université de l’ouest de la France. Les différents types de violence subis en contexte étudiant, hors et dans les murs, au cours des 12 mois précédent l’enquête, seront analysés en fonction du genre, de la nationalité, du handicap et de la religion, en développant donc une analyse intersectionnelle de la violence.
SESSION 2 : Jeudi 30 août 2018 10H40-12H00 – Amphithéâtre C1
Communication 2.1
Pierre-Guillaume PRIGENT, doctorant, Université de Bretagne Occidentale, Centre de Recherche Bretonne et Celtique, France
Et l’équipe Virage-UBO
Auteurs des violences envers les étudiants dans le cadre de la vie universitaire et recours
L’enquête VIolences et RApports de Genre-UBO, réalisée en 2016 avec l’INED dans une université de l’ouest de la France et à laquelle 1395 étudiants ont répondu, permettra d’examiner à la fois les circonstances dans lesquels les auteurs de violences en contexte étudiant au cours des 12 derniers mois sont des membres de l’université et la façon dont les autorités universitaires traitent les plaintes des étudiants.
Communication 2.2
Mylène LAFRENIÈRE ABEL, avocate et candidate à la maîtrise en droit et société, Université du Québec à Montréal, Montréal, Canada
Harcèlement sexuel et sexiste en milieu universitaire au Québec : quels recours pour les étudiantes ?
Dans le cadre de cette présentation, après avoir brièvement résumé l’état actuel du droit québécois en matière de harcèlement discriminatoire fondé sur le sexe ou l’identité ou l’expression de genre, je m’intéresserai aux processus de plainte et de signalement qui sont (et seront) mis en place au Québec, cela à l’aune d’une conception substantielle du droit à l’égalité prévue par la Charte des droits et libertés de la personne.
Communication 2.3
Yacine Joelle LY, Chercheure au Groupe d’Etudes et de Recherches Genre et Sociétés, Université Gaston Berger, Saint Louis, Sénégal
Fatou Dior DIENG, Chercheure au Groupe d’Etudes et de Recherches Genre et Sociétés, Université Gaston Berger, Saint Louis, Sénégal
Les mécanismes institutionnels de prise en charge des violences basées sur le genre en milieu de formation : du paradigme de la sanction à celui de la prévention
Le Sénégal a ratifié la plupart des conventions internationales contre les violences basées sur le genre et a adopté un ensemble de lois les sanctionnant. Malgré tout cela, le phénomène connaît une ampleur et touche des milieux pluriels dont le milieu de formation. Cette recherche procède à une relecture paradigmatique qui met l’accent sur les mécanismes de prévention par l’intégration d’une culture de la paix favorable à la cohésion sociale en analysant les stratégies adoptées par les acteurs
VENDREDI 31 AOÛT 2018 :
SESSION 3 : Vend. 31 août 9H00-10H20 – Amphithéâtre C1
Communication 3.1
Catherine ROUSSEAU, étudiante à la maitrise en sexologie (recherche-intervention), Université du Québec à Montréal, Montréal, Canada
Manon BERGERON, professeure au département de sexologie, Université du Québec à Montréal, Montréal, Canad
Les qualifications de la violence sexuelle dans le milieu universitaire québécois par les étudiantes de 1er cycle
Peu de recherches ont examiné la façon dont les personnes se représentent l’évènement subi de violence sexuelle en milieu universitaire (p. ex. gravité perçue, mots employés, définition personnelle de l’acte subi, etc.). Cette présentation illustrera les différentes catégories de qualifications employées par les étudiantes universitaires québécoises de 1er cycle en se basant sur 247 récits tirés du questionnaire en ligne ESSIMU.
Communication 3.2
Geneviève PAQUETTE, professeure au département de psychoéducation, Université de Sherbrooke, Sherbrooke, Canada
Alexa MARTIN-STOREY, professeure au département de psychoéducation, Université de Sherbrooke, Longueuil, Canada
Manon BERGERON, professeure au département de sexologie, Université du Québec à Montréal, Montréal, Canada
Jacinthe DION, professeure au département des sciences de la santé, Université du Québec à Chicoutimi
Isabelle DAIGNEAULT, professeure au département de psychologie, Université de Montréal
Martine HÉBERT, professeure au département de sexologie, Université du Québec à Montréal, Montréal, Canada
Sandrine RICCI, candidate au doctorat et chargée de cours en sociologie, Université du Québec à Montréal, Montréal, Canada
Victimisation sexuelle des étudiantes et des étudiants en milieu universitaire québécois provenant de la diversité sexuelle et de genre
S’appuyant sur des données tirées de l’enquête ESSIMU, la présentation répondra à trois questions : 1) Parmi les étudiant·e·s de la diversité sexuelle et de genre de premier cycle âgé·e·s de 18 à 25 ans (n=4264), quels sont les groupes les plus à risque de subir de la violence sexuelle en milieu universitaire ? 2) Quels sont les contextes dans lesquels cette violence est subie ? 3) Quel est le risque de ces étudiant·e·s victimes de violence sexuelle de présenter des symptômes traumatiques ?
Communication 3.3
Christèle FRAÏSSÉ, Université de Bretagne Occidentale, Centre de Recherche Bretonne et Celtique, France
Pierre-Guillaume PRIGENT, Université de Bretagne Occidentale, Centre de Recherche Bretonne et Celtique, France
Et l’équipe Virage-UBO
Les violences contre les étudiant·e·s LGB d’une université de l’Ouest de la France
1395 étudiant·e·s ont répondu à une des enquêtes VIolences et RApports de Genre (INED). 53.5% des femmes se déclarant bisexuelles ont subi au moins un fait de violence, contre 30.7% des hétérosexuelles. Concernant le harcèlement sexuel, les hommes homosexuels et bisexuels sont trois fois plus que les hétérosexuels à en déclarer. Les femmes bisexuelles sont 38.5% à en déclarer, les homosexuelles 17.2% et les hétérosexuelles 14.7%. Genre et orientation sexuelle interagissent donc dans la victimation.
SESSION 4 : Vend. 31 août 10H40-12H00 – Amphithéâtre C1
Communication 4.1
Maria Guadalupe HUACUZ ELIAS, Professeure-chercheure, Universidad Autónoma Metropolitana-Xochimilco, Mexique
Chloé CONSTANT, Professeure associée, Universidad Autónoma Metropolitana-Xochimilco, Mexique
Verónica RODRIGUEZ CABRERA, Professeure-chercheure, Universidad Autónoma Metropolitana-Xochimilco, Mexique
Le programme « Des Corps qui Comptent » à l’Université Métropolitaine Autonome-Xochimilco : succès et défis
Notre communication examine les actions et les résultats obtenus depuis 2011 dans le cadre du programme d’intervention contre la violence de genre à l’Université Autonome Métropolitaine-Xochimilco, « Des Corps qui Comptent ». Ce programme a pour objectif principal d’intervenir de manière éthique face à la violence de genre. Les actions réalisées comprennent l’information, la formation et la sensibilisation de la communauté universitaire, ainsi qu’une enquête sur la violence de genre.
Communication 4.2
Sandrine RICCI, candidate au doctorat et chargée de cours en sociologie, Université du Québec à Montréal, Montréal, Canada
Culture du viol, milieu universitaire et représentations sociales
Le questionnaire ESSIMU comprend une section visant à sonder si les personnes répondantes sont familières avec l’expression « culture du viol » (CDV); si elles peuvent nommer trois idées, mots-clés ou évènements qu’elles associent à la CDV; si elles pensent qu’il y a un problème de CDV dans leur université. La communication a pour objectif de livrer une première analyse de ces données empiriques et de contribuer à la conceptualisation de la notion de culture du viol.
Communication 4.3
Sylvie CROMER, maîtresse de conférences en sociologie, Université de Lille – chercheure associée Ined (France)
Colette GUILLOPÉ, professeure de mathématiques, Université Paris-Est Créteil, Laboratoire d’analyse et mathématiques appliquées; associations Femmes et mathématiques et Femmes & Sciences (France)
Bilan et perspectives en France de la lutte contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur et la recherche
Nous proposons d’analyser le partenariat entre l’Association nationale des études féministes et la Conférence permanente des chargé.e.s de mission Égalité Diversité au sein des établissements d’enseignement supérieur pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes dans l’enseignement supérieur et la recherche. Quel bilan tirer de cette mutualisation des connaissances et des positionnements institutionnels différents (à l’interne et à l’externe des universités) ? Quelles perspectives ?