Colloque « Interventions féministes à l’aune de la complexification des problématiques sociales : renouvellement des pratiques en violences faites aux femmes »

Dans le cadre du 8e Congrès international des recherches féministes dans la francophonie (CIRFF), nous vous invitons au colloque organisé par le Réseau québécois en études féministes (RéQEF), intitulé « Interventions féministes à l’aune de la complexification des problématiques sociales : renouvellement des pratiques en violences faites aux femmes », qui se déroulera le lundi 27 août 2018 à l’Université Paris Nanterre, Bâtiment W, Salle de séminaire Weber 2.

Dans un contexte où les politiques néolibérales précarisent les conditions de vie des femmes et étiolent leur filet de sécurité sociale, ce colloque s’intéresse au renouvellement des pratiques d’intervention en violences faites aux femmes. Face à la complexification des situations vécues par les femmes, les présentations visent à montrer comment les milieux de pratiques féministes tentent de repositionner, sur le continuum des violences faites aux femmes, les diverses problématiques auxquelles elles sont confrontées. Il présentera dans un premier temps les éléments de conjoncture actuels qui complexifient l’intervention féministe en matière de violence conjugale au Québec. Ensuite, deux communications montreront l’importance d’une analyse féministe et les enjeux qu’elle soulève pour les pratiques avec les femmes utilisatrices de substances psychoactives et les femmes en situation d’itinérance. Enfin trois communications aborderont la façon dont l’intervention féministe s’actualise dans les maisons d’hébergement pour femmes et les Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS).

Les organisatrices :
Catherine FLYNN, Université du Québec à Rimouski (Canada)
Isabelle MARCHAND, Université du Québec en Outaouais (Canada)
Sandrine RICCI, Université du Québec à Montréal (Canada)

Session 1 : lundi 27 août 14h – 15h20 (Salle de séminaire Weber 2)

Enjeux de l’intervention féministe et réflexion sur les pratiques auprès des femmes marginalisées

Mot de bienvenue
Francine Descarries, directrice du RéQEF

Communication 1.1

Les défis de l’intervention féministe en violence conjugale en contexte néolibéral au Québec

Catherine FLYNN (Professeure associée, Département de psychosociologie et de travail social, Université du Québec à Rimouski)
Josiane MAHEU (Coordonnatrice de projets, Relais-femmes, Agente de liaison )
Manon MONASTESSE (Directrice, Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (Québec))

Co-auteures
Marie-Marthe COUSINEAU (Trajetvi, Vice-Doyenne, Faculté des arts et des sciences, Université de Montréal)
Pénélope COUTURIER (Étudiante au Baccalauréat en travail social, Université du Québec à Rimouski)
Gaëlle FEDIDA (Coordinatrice Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape
Louise LAFORTUNE (Coordonnatrice du dossier violence conjugale, Regroupement des maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale (Québec))

Cette communication présente les principaux défis de l’intervention féministe en violence conjugale, à l’ère du néolibéralisme, tels que dégagés par l’analyse des propos d’intervenantes de maisons d’hébergement et de centres de femmes expérimentant celle-ci sur le terrain dans la province de Québec. Ces résultats émergent d’une étude qualitative et exploratoire s’inscrivant dans le vaste projet de recherche en partenariat TRAJETVI (Trajectoire de vie, de violence de recherche d’aide et de recours aux services des femmes victimes de violence conjugale en contextes de vulnérabilité, projet dirigé par Marie-Marthe Cousineau et financé dans le cadre du programme Partenariats du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada. Voir Trajetvi.ca)

Communication 1.2

Repositionner la consommation de substances psychoactives comme le produit du continuum des violences faites aux femmes – Enjeux pour l’intervention féministe

Isabelle-Anne LAVOIE (Candidate à la maîtrise en travail social, concentration en étude féministe, Université du Québec à Montréal et Coordonnatrice de l’organisme Cumulus : Prévention de la toxicomanie)

Cette communication propose d’aborder les enjeux actuels pour la pratique de l’intervention féministe au Québec auprès des femmes consommatrices en s’appuyant sur les résultats préliminaires d’une recherche de maîtrise ainsi que sur les propos de vingt-cinq équipes d’intervenantes, provenant de différentes maisons d’hébergement au Québec. En mobilisant les objectifs et les stratégies de l’intervention féministe, cette communication présentera les écueils existants dans l’application de ces principes en intervention auprès des femmes. L’expression « substances psychoactives » englobe les substances licites, illicites, les produits de substitution ainsi que les médicaments psychoactifs.

Communication 1.3

Pour une compréhension féministe de l’itinérance des femmes qui prend vie dans la pratique- les violences de la part de partenaires intimes au sein du continuum des violences faites aux femmes

Catherine FLYNN (Professeure associée, Département de psychosociologie et de travail social, Université du Québec à Rimouski)

Josiane MAHEU (Coordonnatrice de projets, Relais-femmes, Agente de liaison, Trajetvi)

Manon MONASTESSE (Directrice, Fédération des maisons d’hébergement pour femmes)

Co-auteure :
Marie-Marthe COUSINEAU (Vice-Doyenne, Faculté des arts et des sciences, Université de Montréal)

Cette communication aborde la nécessité de comprendre l’itinérance des femmes comme étant le produit du continuum des violences perpétrées envers elles. Elle présente les résultats préliminaires d’un projet panquébécois en cours, qui laissent la parole à des femmes ayant vécu de la violence de la part de partenaires intimes et une situation d’itinérance afin de mettre en lumière l’imbrication de ces deux réalités. Cette présentation fera également état de différents enjeux pour la pratique.

Session 2 : lundi 27 août 15h40 – 17h00 (Salle de séminaire Weber 2)

Actualisation de l’intervention féministe en maisons d’hébergement pour femmes dans les Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS)

Communication 2.1

L’intersectionnalité, tout le monde en parle ! Résonnance et application au sein des maisons d’hébergement pour femmes

Isabelle MARCHAND (Professeure, Université du Québec en Outaouais (Canada))

Manon MONASTESSE (Directrice, Fédération des maisons d’hébergement pour femmes)

Co-auteures :
Élizabeth HARPER professeure et directrice, École de travail social, Université du Québec à Montréal)
Christine CORBEIL (professeure associée, Université du Québec à Montréal)

À partir de résultats d’une recherche qualitative réalisée en partenariat avec la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF), et menée auprès de 23 intervenantes et 7 directrices, cette communication vise à discuter de la résonnance de l’intersectionnalité, de son influence et de ses usages dans les pratiques des actrices impliquées au quotidien auprès de femmes aux prises avec des situations complexes liées au continuum des violences faites aux femmes.

Communication 2.2

L’intervention féministe intersectionnelle en maison d’hébergement – Une approche axée sur le savoir-être

Mylène BIGAOUETTE (Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (Québec))
Isabelle-Anne LAVOIE (Cumulus Prévention Toxicomanie)
Catherine FLYNN (Professeure associée, Département de psychosociologie et de travail social, Université du Québec à Rimouski)

Cette communication présente la démarche de co-construction qui a permis de développer une formation sur l’intervention féministe intersectionnelle (IFI) destinée aux intervenantes des maisons d’hébergement membres de la FMHF. L’objectif de cette formation vise à tendre vers des pratiques plus inclusives et égalitaires avec les femmes vivant des enjeux sur le plan de la santé mentale, les femmes utilisatrices de substances psychoactives et les femmes en situation d’itinérance.

Communication 2.3

Soutenir les femmes victimes de violence(s) sexuelle(s): impacts sur les intervenantes féministes et pratiques mobilisées pour préserver leur santé mentale

Carole BOULEBSOL (Étudiante à la maîtrise en travail social, UQAM)

En réponse aux nombreux défis auxquels elles font face, les intervenantes des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) sont à risque de développer un traumatisme vicariant ou une fatigue de compassion, mais aussi un épuisement professionnel ou même parfois un traumatisme directement causé par le harcèlement ou les attaques dont elles font l’objet en tant que féministes. Cette communication présente une recherche partenariale (Dumais, 2011) visant à comprendre l’impact de ce type de travail sur la santé mentale des intervenantes et à identifier les pratiques qu’elles mobilisent pour maintenir un certain bien-être au travail.

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