Présentation
Si les féministes d’hier ont su relever le défi de faire reconnaître la valeur du matrimoine intellectuel dont elles pouvaient se revendiquer, celles de demain devront composer avec des défis sensiblement différents. Faire entendre les voix marginalisées dans le tumulte d’une production textuelle toujours plus variée et abondante est un enjeu politique qui pose d’abord des difficultés d’ordre méthodologique et documentaire : un choix de texte n’est jamais neutre aussi objectif qu’il prétend l’être.
L’histoire des luttes féministes et de la recherche qui l’accompagne est éloquente quant aux gains qu’elles ont rendus possibles : documentation des iniquités, meilleure compréhension des complexités théoriques par le façonnage de concepts inédits (par exemple, l’intersectionnalité) et place accrue des femmes dans la recherche. Ce cheminement a aussi montré la nécessité de constamment réinterroger nos pratiques méthodologiques suite à des critiques émises de l’intérieur (par exemple, la question du féminisme blanc ou les tensions – réelles ou perçues – entre luttes autochtones et militantisme féministe. Cette bibliographie commentée vise à outiller les chercheur∙es qui travaillent à redonner leur place aux voix historiquement marginalisées en adaptant leur posture de recherche. Il propose un corpus visant à appuyer une réflexion critique sur les méthodologies de transmission culturelle, de sorte à soutenir la réflexion sur l’archivage et l’intégration de sources alternatives, qu’elles soient anciennes ou contemporaines. Ainsi, ce document entend contribuer à l’atteinte des objectifs d’équité, de diversité et d’inclusion en sélectionnant des travaux récents qui se penchent sur la méthodologie de la recherche située dans une perspective sociale, interrogeant les principes implicites qui sous-tendent les techniques de collecte et de traitement de l’information.
Cette bibliographie non-exhaustive est issue d’un travail collectif ayant mobilisé de près ou de loin plusieurs étudiant∙es de l’UQTR, sous la supervision de Mélissa Thériault (philosophie et arts, UQTR). Ont participé à la première phase de recherche, sélection des textes et rédaction: Sarah-Maude Gosselin, Marc Girard St- Germain, Briony Weber (dans le cadre d’un stage Mitacs-Globalink) et Natalia Aguilera Arias; la seconde phase a été complétée par Meygan St- Louis et Jessie Morin (études québécoises, UQTR). Merci également aux personnes qui ont participé à ce projet par leurs relectures où leurs conseils quant au choix des références, ainsi qu’aux membres concernées du RéQEF.
Pour consulter la bibliographie annotée « Matrimoines, méthodologies et transmission »
Révision linguistiques : Noémie Dubé
Conception graphique : Carolina Espinosa
Les commentaires sont fermés.