La 10e classe magistrale du RéQEF intitulée « Féminisme et technologie: désir, opportunité et résistance », organisé par Alanna Thain (arts, cinéma et culture, McGill) et Alex Ketchum (IGSF, McGill) a eu lieu les 14 et 15 novembre 2019 à l’Université McGill. La conférencière principale, Cait McKinney (Université Simon Fraser) y présentait la conférence « Crisis Infrastructures: AIDS Activism meets Online Content Regulation ».
Cette classe magistrale était ouverte aux doctorant·e·s interessé·e·s à l’exploration critique des approches féministes à la rencontre du féminisme et des technologies. En explorant les futurs perdus, les futurs passés, les écologies spéculatives et les rencontres affectives, les participant.e.s ont ainsi été outillé·e·s pour mieux comprendre l’impact social des technologies de la communication, ses objets et sa dimension relationnelle. Ces discussions s’inscrivaient dans un cadre analytique qui prend pour compte la pratique artistique, la praxis et l’activisme. Nous nous intéressions spécifiquement aux approches intersectionnelles qui considèrent la race, le colonialisme, le genre, la sexualité, la classe et les capacités comme cadre d’études.
Les questions relatives au travail, à la justice et à la technologie arrivent à point nommé, alors que Montréal se transforme en « world’s leading Artificial Intelligence and Deep Learning Hub» (Lindeman, 2017). Samsung, Facebook, Google Brain, Element AI et Microsoft possèdent ou développent actuellement des campus pour l’IA à Montréal. En 2017, le Forum sur le développement socialement responsable de l’intelligence artificielle a dévoilé la Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l’intelligence artificielle. Sous la direction du Dr Yoshua Bengio, le Montreal Institute for Learning Algorithms (Mila) a élaboré son plan «AI for Social Good», faisant valoir que l’IA devrait stimuler l’innovation afin de relever les défis sociétaux clés qui ont un impact sur la vie de millions de personnes. Il est important que les spécialistes en sciences humaines et en sciences sociales entament ces discussions puisque l’IA et l’apprentissage automatique sous-tendent les types de technologies que nous utilisons.
Les travaux de penseuses féministes telles que Lisa Nakamura, Donna Haraway, Octavia Butler, Wendy Chun, Moya Bailey, Ruha Bejamin, Sofia Noble, Sophie Lewis, Cathy O’Neil et d’autres qui se penchent sur les liens entre la technologie, les féminismes, et la justice sont ceux sur lesquels nous nous penchions. Nous encouragions à la fois les travaux qui traitent des défis futurs liés au féminisme et à la technologie, ainsi que ceux qui revisitent et réévaluent les périodes précédentes de rencontre, de contestation, de mobilisation et de rêve social.
Programme :
14 novembre 2019
▷ Yasmine Hitti et al. : « The Importance of Defining Gender Bias in Text in the Digital Era » Vanessa Ceia (McGill)
▷Priscilla Guy : «Anachronismes cinéchorégraphiés : l’impensé à travers corps, regards et paroles enchevêtrés » Alanna Thain (McGill)
Pause
16h15 à 17h10
▷Magdalena Olszanowski : « Internet Cultures and Feminist Self Imaging » Alex Ketchum (McGill)
17h10
▷Commentaires de clôture
17h30
▷ Reception (IGSF, 3487 Peel)
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